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dans les Basses Vallées Angevines en 1993 et 1994 |
|
1992 |
1993 |
1994 |
|
|
151 |
150 |
156 |
|
Prairies de la Baumette |
33 |
29 |
36 |
|
Pr. de l'île Saint-Aubin |
60 |
57 |
55 |
|
Baillies de Noyant/C.-Épinard, Écouflant et Soulaire-et-Bourg |
19 |
30 |
28 |
|
Pr. des communaux de S.-et-Bourg et de Briollay au S de la D 109 |
15 |
21 |
13 |
|
Communal de Tiercé au S de la D 74 |
24 |
13 |
24 |
|
|
98 |
31 |
68-79 |
|
Pr. de Châtillon à Vaux Cantenay-Épinard |
NP |
NP |
20-25 |
|
Pr. de S.-et-Bourg et de Briollay au N de la D 109 et jusqu'à Cheffes en rive droite |
15 |
16 |
NP |
|
Pr. de Tiercé et Cheffes au N de la D 74 |
20 |
15 |
NP |
|
Pr. du Davier à Étriché |
3 |
0 |
NP |
|
Les Quinoras/Briollay |
18 |
NP |
5 |
|
Pr. de Villevêque |
21 |
NP |
29-35 |
|
Pr. de Soucelles et boire du Brochon |
15 |
NP |
4 |
|
Pr. de Corzé |
6 |
NP |
3 |
|
Boire de la Cartraie à C.-Épinard |
NP |
NP |
7 |
|
Total |
249 |
181 |
224-235 |
3. Suivi des opérations de fauche et analyse de la chronologie de reproduction.
En 1993, il n'y a pas eu de suivi.
En 1994, le suivi des opérations de fauche s'est
déroulé sur 4 sites et sur une superficie de
168,5 ha : communal de Tiercé, prairies des
Baillies, prairies de Cantenay-Épinard et prairies de
la Baumette.
Ces suivis sont réalisés soit depuis les
tracteurs, soit du sol en observant la progression des
faucheuses. La recherche d'indices après la fauche
dans ou entre les andains n'a pu être
réalisée de façon systématique
faute de personnel.
119 observations de râles ont eu lieu et peuvent
être détaillées de la façon
suivante (tableau 2).
Adultes* |
Poussins |
Total |
|||||
Échappés |
n |
63 |
28 |
91 |
|||
% |
91,3% |
59,6% |
78,4% |
||||
Sauvés |
n |
3 |
11 |
14 |
|||
% |
4,3% |
23,4% |
12,1% |
||||
Tués** |
n |
3 |
8 |
40,4% |
11 |
21,6% |
|
% |
4,3% |
17,0% |
|
9,5% |
|||
Total |
n |
69 |
47 |
116 |
|||
% |
100,0% |
100,0% |
100,0% |
* nombre minimal d'adultes : peut concerner aussi
des grands juvéniles volants, âgés de
35 jours et plus.
** oiseaux tués : il s'agit d'oiseaux observés
dans la partie non fauchée de la parcelle et non
revus lors du passage de la faucheuse. Cela concerne
3 individus de taille adulte et 8 jeunes dont 1
retrouvé mort.
47 oiseaux au minimum sont identifiés comme
étant des juvéniles. Leur âge oscille
entre 10 jours et 30-35 jours. Au-delà, il n'est plus
possible de faire la différence avec des adultes,
sauf s'ils sont tenus en main.
Sur l'ensemble des oiseaux observés, la lecture du
tableau indique un pourcentage d'oiseaux tués de
9,48 % et de 21,6 % si on inclut les oiseaux - qui
auraient dû être tués - sauvés
grâce à notre intervention (ralentissement ou
arrêt du tracteur laissant ainsi le temps aux oiseaux
de fuir). Mais ce chiffre est sans doute largement
sous-estimé.
La perte est importante chez les juvéniles. Sans
notre intervention somme toute très ponctuelle
à l'échelle des Basses Vallées
Angevines, c'est plus de 40 % des oiseaux qui seraient
passés dans les faucheuses. À ces oiseaux
juvéniles, il faut ajouter les adultes en mue et les
oiseaux couveurs.
Toutefois, la « chance » des Râles
des genêts dans les BVA, contrairement à
d'autres régions de France, est que - en année
normale (c'est-à-dire sans crue tardive) - ils
peuvent nicher tôt. En dehors des sites de l'amont
exploités dès le 20 juin, les
juvéniles ont souvent le temps d'achever leur
développement et de gagner des zones refuges lors des
fauches car elles y sont plus étalées dans le
temps.
C'est peut-être là la raison de la
stabilité des effectifs angevins.
La taille des nichées se situent entre 2 et 6
poussins (3 nichées de 2, 1 de 3, 2 de 4, 1 de 5, 2
de 6). Les 9 familles prises en compte ici
(fig. 2) ont des poussins de moins de 25 jours.
Les premières éclosions calculées
d'après l'estimation de l'âge des poussins
observés ont lieu dans les derniers jours de mai. Les
pontes sont déposées tôt sur les sites
de l'amont comme Tiercé, sans doute dès la fin
avril. Le retrait précoce des eaux de crue et de
là, la croissance plus rapide de la
végétation, rendent le milieu favorable au
râle dès son arrivée.
En 1993, la submersion des prairies à la mi-juin
jusqu'au communal de Soulaire-et-Bourg a probablement
détruit un grand nombre de nichées et, s'il y
a eu ponte de remplacement, rendu les secondes
nichées totalement vulnérables lors des
fauches.
Sur Cantenay-Épinard en 1994, la crue tardive a
retardé les pontes à fin mai, début
juin.
Le 1er août, sur une même
parcelle sont contactés des poussins de 30-35 jours,
de 15 jours et de 8-9 jours. Pour ces deux dernières
familles et étant donné le caractère
hygrophile des prairies, il peut s'agir de ponte de
remplacement. Une première nichée en mai est
ici exclue compte tenu de la submersion partielle à
totale de la zone à fin mai.
4. Discussion
La mise en place de l'OGAF-Environnement (ex-article 19)
dans les BVA répondait au double objectif de lutte
contre la déprise agricole et de frein au
développement anarchique de la populiculture d'une
part, de préservation d'un milieu biologique
remarquable et de tentative d'optimisation du succès
de reproduction du Râle des genêts d'autre
part.
Le premier objectif a été largement rempli
puisque dès 1994 et surtout 1995, plus de
2 857 ha sont contractualisés, enrayant
ainsi le phénomène de déprise.
Le second l'est en partie. En effet, la date de fauche au 20
juin (contrat 2) a pour effet de concentrer les fauches sur
une courte période. Sur les sites de l'amont,
l'ensemble des agriculteurs vont se rendre sur les prairies
dès la date butoir et faucher de grandes superficies
en quelques heures. Dans ces conditions-là, les
Râles des genêts ont très peu de chances
de mener à bien leurs nichées. Des
nichées, dont les jeunes arrivent à
l'âge de l'envol précisément dans ce
créneau 20 juin-fin juin.
Sur les sites de l'aval, les fauches débutent
généralement plus tard et se déroulent
sur une période beaucoup plus longue.
Au vu de ces données, nous avons proposé sur
nos acquisitions des conventions de gestion avec
exploitation possible à partir du 25 juillet. En
1996, plus de 140 ha sont exploités de cette
façon ce qui permet aux Râles des genêts
de mener à bien leur nidification.
Une information systématique a été
réalisée auprès des agriculteurs sur
les méthodes de fauche « sympa »
qui préconisent une fauche
« centrifuge » du centre vers
l'extérieur de la parcelle.
Il a été démontré que cette
méthode alliée à une vitesse de fauche
réduite permettait la survie de la
quasi-totalité des adultes et jeunes de râles
des genêts (et autres espèces : caille et
passereaux) sur une prairie.
Nous avons donc fait passer ce message. Force est de
constater que cette méthode n'est appliquée
que si nous sommes présents sur le terrain lors de la
fauche. Peu d'agriculteurs l'appliquent d'eux
mêmes.
Préserver les Basses Vallées Angevines est une
chose, modifier des pratiques agricoles pour la sauvegarde
d'un oiseau en est une autre. Nous agissons sur le long
terme et espérons qu'au travers des mesures mises en
place, les agriculteurs se sentent complètement
impliqués dans la conservation de ce patrimoine
naturel unique.
Remerciements
Nous remercions vivement tous les agriculteurs qui ont
pris sur leur temps pour discuter, pour mettre en pratique
une nouvelle méthode de fauche, qui nous ont
accordé une place sur leur tracteur et ont bien voulu
ralentir à notre demande à la vue des
Râle des genêts. Grâce à eux, nous
pensons avoir franchi une étape dans la
préservation de l'espèce.
Nous remercions chaleureusement
Jean&endash;Pierre LECOMTE de l'ADASEA de
Maine-et-Loire qui nous a permis d'accéder à
la cartographie et à la liste des agriculteurs ayant
souscrit à l'OGAF-Environnement.
Nous remercions toutes les personnes qui ont apporté
leur aide précieuse lors des recensements nocturnes
ou lors des opérations de suivi des
fauches :
Gérard BALESME, Jean-Claude BEAUDOIN,
Fabrice BERLAND, Jean-Pierre BOISDRON,
Jean&endash;Baptiste de la BRETÈQUE,
Béatrice BUONO, Jean&endash;Pierre BURON,
Christine DENÉCHÈRE, Bruno GAUDEMER,
Alain GENTRIC, Brigitte GIRARD,
Jacqueline LANDRON,
Frédéric LEBLANC, T. LEBRETON,
Jean&endash;François MICHEL,
Vincent PASQUIER
et Mathieu VASLIN.
Références
BEAUDOIN J.-Cl.,
MOURGAUD G., 1992. - OGAF Agriculture-Environnement
Basses Vallées Angevines. Définition des
paramètres et objectifs environnementaux.
Ministère de l'Environnement, DDAF Maine-et-Loire,
LPO. 53 p.
COLLECTIF,
1992. - OGAF Agriculture-Environ-nement Projet des
Basses Vallées Angevines. DDAF Maine-et-Loire, 72
p.
MOURGAUD G.,
1993. - Enquête sur les effectifs nicheurs et la
répartition du Râle des genêts Crex
crex en Maine-et-Loire en 1991 et 1992. Bull. Gr.
Angevin d'Ét. Orn., 21 (44) : 51-59.
MOURGAUD G., LOIR
O., 1993. - Basses Vallées Angevines. Rapport
annuel 1993. Union européenne, Ministère
de l'Environnement. 27 p. + annexes.
MOURGAUD G., LOIR O.,
1994. - Programme LIFE Râle des genêts.
Bilan étude et conservation 1994 Basses
Vallées Angevines (Maine-et-Loire). Union
européenne, Ministère de l'Environnement.
22 p. + annexes.
SALAMOLARD M.,
ÉGRETEAU Chr., ROCAMORA G., BLANCHON J.-J.,
1995. - Programme LIFE Râle des genêts.
Bilan étude et conservation 1994 Synthèse
nationale LPO. 27 p. + annexes.
RSPB, 1992. -
Action for Corncrakes workshops : Proceedings and
action points. Crawfordsburn, Northern Ireland., 6 Oct.
1992. Glasgow, Scotland 2 novembre 1992. 43 p.
RSPB, 1993. -
Action for Corncrakes. Workshop RSPB/IWC/LPO 21-22 Sept.
1993. Glasgow, Scotland. 54 p.
1 Action Communautaire NATure. L'Instrument Financier pour l'Environnement.
2 Opération Groupée d'Aménagement Foncier. Aujourd'hui, Opération locale des mesures agri-environnementales.