Bull. Gr. Angevin Ét. Orn. - LPO Anjou, 1994, 22 (45) : 61-68

Recensement de la
Chouette chevêche Athene noctua
dans un secteur favorable de la vallée de la Loire

par Emmanuelle GESLIN, avec le concours de Gilles MOURGAUD

(PDF, 1,7 Mo)

La Chouette chevêche Athene noctua a fait l'objet de nombreux travaux en Europe, et en particulier JUILLARD (1984) en Suisse, EXO (1987) en Allemagne, GÉNOT (1992a) en France.

Dans les secteurs bocagers de la vallée de la Loire - biotope apparemment très favorable à cette espèce -, aucune étude globale (évaluation des populations, caractéristiques de l'habitat…) n'a été réalisée. Quelques rapports sur des tronçons de la vallée de la Loire angevine existent, notamment en vallée de la Tau sur les communes de Montjean-sur-Loire, Le Mesnil-en-Vallée, Saint-Laurent-du-Mottay et Saint-Florent-le-Vieil (JOLIVET 1990) et sur un secteur entre Blaison-Gohier et Gennes (L.&endash;M. PRÉAU, comm. pers.).

Une prospection rapide est faite en 1989 dans le secteur des Ponts-de-Cé, Saint-Jean-de-la-Croix, Mûrs-Érigné et Saint-Melaine-sur-Aubance, puis un suivi plus complet est réalisé dans ce secteur dès 1991 (MOURGAUD, comm. pers.).

Il m'a semblé intéressant de poursuivre - dans le cadre d'un mémoire de Maîtrise des sciences de l'environnement (GESLIN 1994)- ce travail entrepris afin de mieux connaître cette population et les variations d'effectifs.

Malheureusement, une année ne suffit pas pour effectuer une étude complète et de grande ampleur, j'ai donc préféré restreindre mon étude aux prairies inondables des communes de Denée, Mûrs-Érigné et Saint-Jean-de-la-Croix.

1. Présentation du milieu d'étude

La zone étudiée, environ douze kilomètres carrés, est située en Maine-et-Loire au sud d'Angers et appartient au vaste complexe de vallées inondables qui s'étend de la région d'Angers à l'estuaire de la Loire. Elle est localisée dans le lit majeur de la Loire et traversée par trois cours d'eau : la Loire, le Louet (un bras de la Loire qui prend naissance à Juigné-sur-Loire et se termine à Chalonnes-sur-Loire) et l'Aubance (qui prend sa source à Louerre et se jette dans le Louet à Mantelon) et s'étend sur quatre communes : Denée, Mûrs-Érigné, Mozé-sur-Louet et Saint-Jean-de-la-Croix (carte 1).

Carte1. Localisation de la zone d’étude

Carte 1. Localisation de la zone d'étude.

Ce biotope est caractérisé par des prairies humides pâturées ou fauchées, des parcelles cultivées (maïs, blé, tabac, tournesol…) entrecoupées de haies plus ou moins denses composées essentiellement de Frênes Fraxinus angustifolia et F. excelsior et de Chênes pédonculés Quercus robur.

Le suivi est réalisé de novembre 1993 à avril 1994. Lors de cette période, la vallée a été complètement inondée à deux reprises. Les inondations d'hiver ont été relativement importantes et particulièrement longues (de fin décembre à fin février). Celles de printemps ont été plus rapides et moins étendues, mais tardives (débutant vers le 11 avril et se prolongeant pendant une quinzaine de jours).

2. Méthodologie

2.1. De novembre à mars

Les prospections sont basées sur les écoutes nocturnes, les observations directes diurnes et crépusculaires. Les points d'observation et d'écoute se concentrent autour des sites définis lors du suivi réalisé en 1991 (MOURGAUD, comm. pers.). Ces observations ont été perturbées par la longue période d'inondation (fin décembre à fin février).

En novembre, la visite des cavités et la recherche d'indices de présence (pelotes, fientes…) sont envisagées et même entreprises, mais nous nous sommes vite aperçu que ce travail fastidieux et coûteux en temps ne donnerait que peu de résultats vu le nombre important de cavités (surtout dans les frênes têtards).

2.2. De fin mars à avril

La localisation des mâles chanteurs s'est effectuée par la méthode dite de la « repasse ». Elle consiste à reproduire le chant de la Chevêche à l'aide d'un magnétophone afin d'inciter les mâles à se manifester. Cette prospection donne de meilleurs résultats de mars à avril au début de la période de reproduction. À partir de mai, les individus chantent moins (GÉNOT 1992). La surface couverte à chaque point d'écoute est d'environ 0,78 km2. Il est nécessaire d'emprunter un itinéraire précis avec des points d'écoute déterminés à l'avance (carte 2). Quatre passages sont effectués afin de s'assurer de la présence ou non d'un individu en tenant compte des conditions météorologiques - les nuits calmes sans vent, ni pluie étant plus favorables.

Cliquez sur la carte 2 (points d’écoute sur zone prospectée) pour l’agrandir

Carte 2. Présentation de la zone prospectée situant les différents points d’écoute.

D'après EXO et HENNES (1978), un passage soigneusement fait et dans de bonnes conditions permet de relever 80 à 90 % des chanteurs. Mais, il existe des Chouettes chevêches silencieuses (VISSER 1977) qui ne répondent pas à ces sollicitations.

3. Résultats

3.1. Résultats des écoutes nocturnes et observations directes (novembre à mars) sans utilisation de magnétophone

Ces prospections ont permis de mettre en évidence 14 sites occupés par la Chouette chevêche, dont quatre couples certains (carte 3). Trois couples sont cantonnés autour du village de Louet/Mûrs-Érigné (ils ont été observés tous les trois le même jour au même moment). Ce point d'observation a été longuement suivi pour avoir la preuve du nombre d'individus et/ou de couples et pour comprendre leur répartition.

Cliquez sur la carte 3 (résultats des prospections de nov. à avril 1994) pour l’agrandir

Carte 3. Résultats des prospections de novembre à avril 1994.

Les 14 sites sont connus avant les grandes inondations qui commencent fin décembre. Après cette période où les observations sont très limitées, les 14 sites sont retrouvés.

Pendant cette période de deux mois, deux observations notables sont effectuées. Le 16 janvier, la zone étudiée est complètement inondée, seule une partie de la digue reliant les Ponts-de-Cé à Denée et passant par Saint-Jean-de-la-Croix est émergée. Ce jour-là, trois individus posés sur la route sont vus se nourrissant à proximité du Vieux-Bourg/Saint-Jean-de-la-Croix. Un peu plus loin près de Port-qui-Tremble/Denée, un autre individu s'alimentant sur la route et sur ses rebords est observé. Un individu est de nouveau vu le lendemain (17/1/94) au même endroit.

3.2. Résultats de la repasse (mars à avril)
3.2.1. Remarques sur la méthode
3.2.1.1. Variations des réponses

La disposition au chant des Chevêches est extrêmement variable. Certains individus répondent immédiatement et chantent inlassablement jusqu'aux cris d'excitation ; parfois ils vont de piquet en piquet en tournant autour du magnétophone. En revanche, certains individus sont beaucoup plus timides et ne répondent que par de brefs cris.

Les Chevêches ne répondent pas de la même façon au cours des différentes soirées. Lors des quatre passages, les recensements ne sont jamais les mêmes (tableau 1). Par exemple, dans les mêmes conditions météo-rologiques (ni vent, ni pluie), le recensement est de 12 individus le 14 avril (sans tenir compte des points F et G qui n'ont pas pu être prospectés le 16/4) et seulement de 8 individus le 16 avril. Autre exemple, le 23 mars, au point d'écoute L (village de Louet), aucun individu ne répond même après le deuxième coup de repasse, alors que le 16 avril, 4 individus chantent dès les premières émissions du magné-tophone.

Tableau 1. Nombre de mâles chanteurs repérés par la méthode de la repasse.

Tableau 1. Nombre de mâles chanteurs repérés par la méthode de la repasse.

 

3.2.1.2. Limites de la méthode

Lorsque les densités sont importantes (plusieurs individus ou couples par kilomètre carré), il n'est pas toujours facile de distinguer les différents individus, surtout lorsque ceux-ci se déplacent. C'est la raison pour laquelle la méthode a été répétée quatre fois afin d'éviter toute erreur.

En s'imposant des rayons d'écoute de 500 m susceptibles de couvrir une surface de 0,78 km2, il n'est pas facile de prospecter uniformément toute une zone : il y a forcément des portions non prospectées et d'autres qui se chevauchent (carte 2).

Au cours de cette étude, une autre difficulté est apparue qui a limité l'exploitation de cette méthode. En effet, les inondations de printemps ont empêché de prospecter certains secteurs et d'autres ne l'ont été que partiellement (tableau 1). Cette limite entraîne une sous-estimation puisque ces secteurs non prospectés entrent en compte dans les douze kilomètres carrés fixés.

3.2.2. Résultats de la repasse

Lors de cette prospection, nous avons mis en évidence 24 sites occupés par la Chouette chevêche - soit un couple, soit un mâle chanteur - sur 12 km2 de biotopes favorables (tableau 1). Ainsi, on calcule une densité de 2 chanteurs par kilomètre carré (la densité maximale enregistrée pour la zone étudiée est de 7 chanteurs par kilomètre carré).

Parmi ces 24 sites, sept ont été mieux suivis ce qui a permis de mettre en évidence les couples et les cavités fréquentées :

- 5 sont installés dans une cavité de frêne têtard ;

- 1 probablement dans des ruines ;

- 1 dans une cavité de chêne têtard.

Les autres individus ou couples sont probablement cantonnés dans des cavités de frênes têtards, les milieux fréquentés n'offrant que cette possibilité (carte 4).

Cliquez sur la carte 4 (répartition des Chevêches et occupation du sol) pour l’agrandir

Carte 4. Répartition des Chevêches et occupation du sol.

4. Discussion

4.1. À propos de la méthodologie

Il est intéressant de comparer les deux méthodes utilisées :

- première méthode : mise en évidence de 14 sites occupés ;

- deuxième méthode : mise en évidence de 24 sites occupés.

On remarque clairement que la méthode de la repasse permet d'évaluer les effectifs d'une population d'une façon fiable (bien que ces effectifs soient sans doute sous-estimés), alors que les méthodes d'écoute et d'observation directe privilégient certains individus ou couples et en laissent d'autres de côté. En revanche, cette technique permet de mieux comprendre la répartition des indi-vidus, surtout lorsque les densités sont importantes, de mettre en évidence la présence de couples et de déterminer les territoires (seulement dans certains cas : exemple des couples cantonnés autour du village de Louet).

4.2. À propos des inondations

En ayant appliqué la même méthodologie avant et après les inondations, on peut comparer les résultats : on s'aperçoit que les effectifs et la répartition sont les mêmes (14 sites). Les individus sont restés fidèles à leur site malgré la longue période en eau. Ceci montre que la Chevêche n'est pas sensible à ce facteur ou alors qu'elle le subit comme elle subit le froid : « l'hiver la trouve au même poste que l'été et elle souffre ses rigueurs sans songer à partir. » (GÉROUDET 1965.)

D'après les observations directes effectuées pendant cette période, les Chouettes chevêches se nourrissent sur les parties encore exondées de la vallée. Sur les routes non inondées, elles se nourrissent probablement de lombrics comme l'a montré JUILLARD (1984). Mais d'autres doivent certainement se déplacer sur le coteau. Pour atteindre ces terrains de chasse, les Chevêches effectuent certainement des déplacement plus longs que d'habitude. La nourriture doit être plus abondante sur ces terrains de refuge, mais la compétition entre tous les rapaces nocturnes doit être plus forte.

Différentes hypothèses peuvent être énoncées à propos de l'observation des trois individus se nourrissant ensemble sur la même route - et ne présentant aucune agressivité les uns envers les autres :

- soit ces conditions particulièrement difficiles atténuent le comportement territorial des individus sur leur territoire de chasse, qui présente alors assez de proies (lombrics) facilement capturables ;

- soit la partie exploitée à ce moment-là par les Chevêches n'appartient à aucun des territoires des individus présents (zone neutre).

4.3. Densité et répartition

La densité obtenue (2 chanteurs/km2) est supérieure aux moyennes européennes qui oscillent entre 0,3 à 1,5 couples/km2, et fait partie des meilleures densités connues actuellement en France (elles oscillent entre 1 et 2 couples/km2). La densité maximale sur les douze kilomètres carrés étudiés est de 7 chanteurs/km2, ce qui correspond aux plus importantes concentrations enre-gistrées à l'heure actuelle en France. « À l'exception de quelques concentrations locales comme celle que LECCI a relevé dans la région de Wallers Aremberg dans le Nord, 7 mâles chanteurs sur un kilomètre carré, les densités moyennes restent souvent inférieures à 1 couple au kilomètre carré » (GÉNOT in BAUDVIN et al. 1991).

La répartition est dans l'ensemble homogène. Cependant, si on regarde dans le détail, on peut remarquer que certaines zones ne sont pas fréquentées (carte 4). Il s'agit de :

- la zone centrale entre la Jubeaudière et l'Ilaine/Mûrs-Érigné. Une approche élémentaire de l'occupation des sols (relevés de la répartition et des différents états des parcelles par prospection directe et notation sur carte IGN) permet de constater que ce secteur est exploité par l'homme plutôt de façon intensive (arrachage des haies et têtards, élimination des clôtures, extension des parcelles cultivées et par conséquent diminution des prairies pâturées) ce qui n'est pas favorable à la Chevêche.

- le secteur de l'Îlot-les Brouillets/Denée : la partie aval de ce secteur semble trop fermée pour accueillir la Chevêche.

- la zone située entre Port-qui-Tremble et les Porcheries/Denée : ce secteur est exploité en peupleraie. Les plantations de peupliers - milieux fermés - n'offrent aucune possibilité de nidification, ni d'alimentation pour la Chevêche. Leur apparition en vallée inondable entraîne la suppression de nombreux milieux naturels originaux et uniques, et par voie de conséquence, la disparition d'espèces remarquables : Râle des genêts, Tarier des prés… Parfois, la Chevêche survole les plantations récentes et peut se percher au sommet des jeunes plants. Le milieu ouvert lui offre encore quelques possibilités de chasse, mais elles disparaissent rapidement les années suivantes.

- dans le secteur de Mûrs-Érigné - Denée, la zone comprenant le village de Louet, la Grande Ouche/Mûrs-Érigné, le Bois de Loup et le Port Bitou/Mozé-sur-Louet n'est pas occupée par la Chevêche en son centre, alors qu'en périphérie, les densités sont importantes. Cette absence est peut-être due aux boisements longeant le ruisseau dit la Ganche.

En effet, dans le cas de cette étude, on remarque que les Chevêches préfèrent fréquenter les haies isolées composées uniquement de têtards situées dans des prairies, voire des arbres isolés. Elles évitent les haies denses même si celles-ci présentent des cavités favorables.

4.4. Comparaison avec des résultats obtenus dans d'autres secteurs de la vallée de la Loire
4.4.1. La vallée de la Tau

D'après les résultats de C. JOLIVET (1991) en vallée de la Tau près de Montjean-sur-Loire, soit à 40 km du secteur de Saint-Jean-de-la-Croix (carte 1), il y a 8 couples installés depuis quatre années (hiver 1987-1988 à hiver 1990-1991) dans cette vallée et sur environ 16 km2. On peut calculer une densité de 0,5 couples/km2. Apparemment, cette population est moins importante que celle étudiée. Ceci est probablement dû à la moindre présence de milieux favorables à la Chevêche.

Dans cette vallée, il y a prédominance de prairies fauchées. De plus, l'évolution du maillage bocager va dans le sens d'une dégradation par manque d'entretien et, dans une moindre mesure, d'arrachage des haies.

4.4.2. La région de Blaison-Gohier

Ce secteur, situé à une vingtaine de kilomètres en amont de Saint-Jean-de-la-Croix (carte 1), est suivi depuis quatre ans par L.-M. PRÉAU. C'est une zone restreinte (470 ha) de biotopes favorables à la Chevêche localisée en bordure de Loire entre Blaison-Gohier et Gennes.

Les résultats des prospections à l'aide de la repasse sont résumés dans le tableau 2.

Année
nombre de chanteurs
densité (ch./km2)
1989
10
2,13
1990
12
2,55
1991
9
1,91
1992
9
1,91

Tableau 2. Résultats des prospections de L.-M. PRÉAU sur 4,7 km2

Les densités obtenues dans ce secteur sont importantes. Elles sont de l'ordre de grandeur des meilleures densités françaises. Ces résultats sont équivalents à ceux de la zone de Saint-Jean-de-la-Croix. Les deux biotopes sont comparables.

Il faut faire la remarque que le secteur suivi est de petite taille et sélectionné par rapport à son biotope paraissant favorable à la Chevêche. Mais, malgré ces remarques, on ne peut pas nier l'existence de concentrations importantes de Chouettes chevêches dans cette zone.

On ne peut pas parler franchement de régression des effectifs dans les zones favorables entre 1989 et 1993, car les méthodes appliquées ne sont pas rigoureusement identiques.

Mais il est vrai que les plantations de peupliers menacent ce milieu, d'autant plus que le secteur est très restreint. Durant les années précédentes, des peupliers ont été plantés sur une partie de biotope favorable à la Chevêche sur l'île de Blaison. Cette pratique entraîne la coupe des têtards, et transforme le milieu en quelques années en un milieu fermé hostile à la Chevêche.

Si ces plantations continuent dans ce secteur, les 470 hectares fréquentés par la Chevêche seront vite désertés par celle-ci. Et quels seraient alors les potentiels d'accueil des secteurs environnants ?

4.4.3. Autres secteurs favorables

Quatre autres secteurs de la vallée de la Loire semblent également favorables à la Chouette chevêche :

- en aval de Saumur (l'île Ponneau, l'île Languineau) ;

- en amont des Ponts-de-Cé (l'île du Hardas à La Daguenière) ;

- dans le secteur de Rochefort-sur-Loire ;

- dans la zone bocagère en aval de Saint-Florent-le-Vieil (Le Marillais, Liré).

Conclusion

L'étude de terrain essentiellement effectuée sur un milieu favorable met en évidence une population importante de Chouettes chevêches (2 mâles chanteurs/km2). Ces effectifs sont supérieurs aux moyennes européennes. Il est vrai que les chiffres peuvent être un peu faussés en raison de la faible surface étudiée (12 km2) par rapport aux études globales faites sur plusieurs centaines de kilomètres carrés, et du choix du site (biotopes favorables).

Le milieu favori de la Chevêche dans la vallée de la Loire est la prairie pâturée parsemée de haies composées en partie de frênes têtards. Mais, ce paysage typique d'une agriculture extensive est menacé par l'intensification, et surtout par les plantations de peupliers qui ont tendance à s'étendre de plus en plus et d'une façon anarchique.

La mise en place d'une OGAF-Environnement, pour inciter les agriculteurs à continuer une pratique traditionnelle serait bénéfique pour le maintien des prairies inondables de la vallée de la Loire. Ce plan peut être renforcé par un projet d'acquisition par des associations de protection de la nature, et par des actions de sensibilisation (plantations de haies, tailles de têtards…). En outre, un zonage des boisements devient indispensable pour préserver l'intégrité des milieux naturels ligériens.

Enfin, il serait intéressant de faire une étude globale sur l'ensemble des zones bocagères de la vallée de la Loire afin de mieux connaître la population de Chouettes chevêches. Elle permettrait de déboucher sur des actions concrètes de protection et de sensibilisation.

Bibliographie

BAUDVIN, H., et al. 1991.- Les rapaces nocturnes. Sang de la terre. Paris : 69-113.

EXO, K.-M., 1987.- Das Territorialverhalten des Steinkauzes Athene noctua. Eine verhaltensökologische Studie mit Hilfe der Telemetrie. Inaugural-Dissertation zur Erlangung des Doktorgrades der Mathematisch Naturwissenschaftlichen Fakultät der Universität zu Köln. 238 p.

EXO, K.-M., HENNES, R., 1978.- Empfehlungen zur Methodik von Siedlungsdichte-Untersuchungen am Steinkauz Athene noctua. Die Vogelwelt 99 : 137-141.

GÉNOT, J.-C., 1992.- Biologie de reproduction de la Chouette chevêche Athene noctua en France. L'Oiseau et R.F.O. 62 (4) : 309-319.

GÉNOT, J.-C., 1992a.- Contribution à l'éco-éthologie de la Chouette chevêche Athene noctua en France. Thèse de doctorat. Université de Dijon. 255 p.

GÉROUDET, P., 1965.- Les rapaces diurnes et nocturnes d'Europe. Delachaux et Niestlé. Neuchâtel-Paris : 369-377.

GESLIN, E., 1994.- Recensement de la Chouette chevêche Athene noctua dans un secteur favorable de la vallée de la Loire. Mémoire de Maîtrise des sciences de l'environnement. Université d'Angers. 37 p. + annexes.

JOLIVET, C., 1991.- Étude avifaunistique d'une zone semi-inondable ligérienne : la cas de la vallée de la Tau (Maine-et-Loire). Délégation régionale à l'Architecture et l'Environnement des Pays de la Loire, Carrefour touristique et culturel des Mauges. 154 p.

JUILLARD, M., 1984.- La Chouette chevêche. Nos Oiseaux. Prangins. 243 p.

VISSER, D., 1977.- De Steenuil in het Rijk van Nijmegen. De Mourik 3 : 13-27.

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