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Introduction Nombreux sont les travaux importants sur le régime
alimentaire de la Chouette effraie en Europe
occidentale ; en revanche, dans l'Ouest de la France,
les études existantes sont fragmentaires, très
localisées et limitées (CABARD
1988) exceptée celle effectuée en
Vendée par GUÉRIN (1928). Notre récolte
de pelotes de réjection sur l'ensemble du
département visait deux buts : d'une part,
étudier le régime alimentaire de la Chouette
effraie (à paraître) et d'autre part,
réaliser un apport à l'élaboration d'un
atlas de répartition des mammifères de
Maine-et-Loire (PAILLEY et PAILLEY
1991). Le présent article est un extrait de ce
travail. Afin que la récolte des pelotes s'adapte au mieux
à nos desseins, nous avons préalablement
quadrillé notre département avec des mailles
de la taille d'un quart d'une carte au 1/25 000
(rectangle de 10 km Cent cinquante-huit lots de pelotes de réjection
ont été récoltés et
analysés ; ilss ont révélé
54 686 proies. Les Chiroptères sont au
nombre de 80, soit 0,15 % des proies, répartis
dans 26 lots - 16,5 % des lots - (cf.
figure 1). Nous avons recensé
17 espèces de chauve-souris en Anjou et 9
d'entre elles apparaissent dans le spectre alimentaire de
Tyto alba. Le tableau 1 en
donne le détail, les espèces sont
classées selon leur effectif décroissant. Discussion En Anjou, la Chouette effraie fait preuve d'un grand
éclectisme dans le choix de ses proies avec
néanmoins la prédominance de
4 espèces : Campagnol des champs
Microtus arvalis, Mulot sylvestre Apodemus
sylvaticus, Musaraigne musette Crocidura russula
et Musaraigne couronnée Sorex coronatus qui
totalisent 80 % des proies. Dans la littérature,
on retrouve le même profil : grande
hétérogénéité avec la
prédominance de 1 à 6 espèces de
micromammifères parmi les Rongeurs et/ou les
Insectivores, comme en Alsace (BERSUDER
& KAYSER 1988), en Belgique, en Corse, dans les
Pyrénées orientales (LIBOIS
1984), en Bourgogne (BAUDVIN
1983). Conclusion Des auteurs ont observé la Chouette effraie, comme
la Chouette chevêche Athene noctua, capturer
des chauve-souris en plein vol bien que ces dernières
soient plus agiles que leurs prédateurs. Au repos,
les lieux d'accrochage de ces petits mammifères peut
interdire leur capture par ces nocturnes qui ne peuvent
ramper
Seules des circonstances extraordinaires
peuvent expliquer une prédation accrue de ces proies
potentielles mais très difficilement
accessibles : Nous remercions Hugues BAUDVIN pour la relecture et la
correction du présent travail et J.-B. POPELARD
pour la vérification des restes osseux des
Chiroptères. Bibliographie BAUDVIN H., 1983. -
Le régime alimentaire de la Chouette effraie Tyto
alba. Jean-le-Blanc, 22 : 108 p.
de la Chouette effraie Tyto alba en
Maine-et-Loire
sur 6,8 km). Le travail sur le terrain fut de
rechercher un lot de pelotes par maille. L'étude
s'est déroulée de 1982 à 1989.
Plusieurs clés de détermination nous ont
permis d'identifier les restes osseux de
Chiroptères : BRITTON-MELLA
(1982), MENU et POPELARD (1987),
NOBLET et BERTHOUD (1981). Nous
avons envoyé les échantillons à
J.-B. POPELARD pour vérification.
Les chauve-souris sont la plupart du temps qualifiées
de proies accidentelles (LÉGER
1987, BERSUDER et KAYSER
1988, UTTENDORFER 1952) -
leurs pourcentages n'excédant pas 0,1 % - aux
effectifs des plus négligeables et ce surtout si l'on
décrit sommairement une étude de régime
alimentaire sur un grand territoire. En revanche, des
analyses plus fines ont montré que le rapace peut
jeter son dévolu sur une colonie de
Chiroptères (BAUER 1956,
RUPRECHT 1979). Nos
données confirment un tel comportement. Si nous
étudions le lot A prélevé dans une
église abritant une colonie mixte de reproduction de
Pipistrelles de Kühl Pipistrellus kuhlii et
communes P. pipistrellus, il révèle les
restes de 29 chauve-souris dont 27 Pipistrelles de
Kühl et 2 Pipistrelles communes pour un total de
183 proies (soit 16 % des proies). Si les restes
de 4 de ces Chiroptères sont dispersés, les 25
restant sont concentrés dans
3 pelotes :
1re pelote : 10 P. de
Kühl ;
2e pelote : 8 P. de
Kühl et 1 Campagnol des champs ;
3e pelote : 7 P. de
Kühl et 1 Musaraigne musette.
Parmi les 25 autres lots de pelotes (cf.
tableau 2), beaucoup moins de Chiroptères ont
été capturés et leurs restes ne sont
pas, la plupart du temps, rassemblés dans une
même pelote exception faite de 3 lots :
lot F : une même pelote
contenant 2 Grands Rhinolophes Rhinolophus
ferrumequinum et 1 Alouette des champs Alauda
arvensis ;
lot H : une pelote contenant
2 Grands Rhinolophes et 1 Campagnol des
champs ;
lot K : une pelote contenant
2 Grands Murins Myotis myotis, 1 Rat des
moissons Micromys minutus, 1 Musaraigne musette
et 2 Mulots sylvestres.
un refroidissement soudain en période
d'estivage ;
un dérangement du site par l'homme ou un
prédateur détecté (chat, fouine,
lérot
) ;
une période de mauvais temps qui
empêche la chouette de chasser sur ses terrains
habituels
Ces incidents rendent les Chiroptères
vulnérables et le rapace en profite avec
opportunité.
BAUER K., 1956. -
Schleiereule Tyto alba als Fledermausjäger.
J. F. Orn., 97 : 335-340.
BERSUDER D., KAYSER Y.,
1988. - La prédation des Chiroptères par la
Chouette effraie Tyto alba en Alsace et dans les
contrées limitrophes. Ciconia,
12 (3) : 135-152.
BRITTON-MELLA
M.-C., 1982. - Les chauve-souris du Bas-Languedoc :
clés de détermination et leur application
à la reconnaissance des restes osseux des
Chiroptères dans les pelotes de réjection des
rapaces. Trav. Lab. Écol. Vertébrés,
Montpellier, 41 p.
CABARD P., 1988. -
Contribution à la connaissance du régime
alimentaire de la Chouette effraie Tyto alba en
Touraine. Sterne, 1988 : 105-114.
GUÉRIN G., 1928. -
L'Effraye commune en Vendée. Éd. Lechevallier,
Paris, 156 p.
LÉGER F., 1987. -
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LIBOIS R. M.,
1984. - Le régime alimentaire de la Chouette
effraie. Thèse, Cahiers d'écologie
appliquée 4 : 202 p.
MENU H., POPELARD J.-B.,
1987. - Utilisation des caractères dentaires pour la
détermination des Vespertilionidés de l'Ouest
européen. Le Rhinolophe, 4 :
88 p.
NOBLET J.-Fr., BERTHOUD
G., 1981. - Comment reconnaître les chauve-souris de
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PAILLEY M., PAILLEY P.,
1991. - Atlas des mammifères sauvages de
Maine-et-Loire. Bulletin de synthèse de
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of Barn Owl Tyto alba in Poland. Ibis,
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UTTENDORFER O.,
1952. - Die Ernährung der Greifvögel und Eulen.
Verlag Eugen Ulmer, Stuttgart, 230 p.